Les toits plats et les toits-terrasses sont de plus en plus courants, y compris dans les maisons individuelles. Les possibilités ouvertes par les nouveaux matériaux de couverture comme le bac acier et la facilité d’isolation des toits plats tendent en effet à généraliser ce dernier dans l’architecture contemporaine. Mais le toit plat et le toit-terrasse imposent un système d’évacuation de l’eau de pluie bien conçu, afin d’éviter la stagnation de l’eau et les infiltrations. Alors quelle gouttière choisir pour un toit plat ?
Quelle gouttière pour un toit plat ?
Deux types de gouttières possibles
L’architecture avec toit plat impose deux grands types de gouttières et de descentes d’eau de pluie selon le stade de la construction auquel on intervient, depuis l’étude jusqu’à la pose des équipements. On distingue :
- les chéneaux ou gouttières intégrés dans la maçonnerie, qui seront totalement invisibles en façade, hormis la descente extérieure qui sera située un peu plus bas que le bord du toit. Ce type de gouttière doit être intégré lors de la construction ;
- les gouttières rapportées, qui seront posées en périphérie de la toiture. Celles-ci peuvent être intégrées à tous les stades, y compris en complément à une construction ancienne.
Les critères de choix
Quel que soit le mode de pose ou d’intégration à un toit plat ou à une terrasse (voire à un balcon), la gouttière se choisit selon différents critères relatifs à son efficacité, sa pérennité et à son esthétique.
- Le dimensionnement : la gouttière doit permettre un écoulement sans débordement de la quantité d’eau reçue par la surface du toit. Le diamètre de la gouttière et sa pente conditionnent ce débit, tout comme la pluviométrie de la zone dans laquelle se situe la construction. Une maison sujette à des averses orageuses, voire à des fortes pluies à caractère tropical (épisode cévenol par exemple), devra avoir des gouttières plus dimensionnées que celle soumise à un crachin persistant. On utilise le développé de la gouttière pour déterminer son dimensionnement.
- La forme : si la gouttière ronde correspond parfaitement à la forme des corniches des constructions classiques et anciennes, la gouttière carrée constitue le choix le plus logique pour l’esthétique des habitations modernes de forme cubique et à toiture plate.
- Le matériau : gouttières métalliques ou gouttières en résine synthétique (PVC ou autre) ? Si les gouttières en synthétique sont insensibles à la corrosion et plus abordables financièrement que les gouttières en métal, elles sont plus fragiles et vieillissent souvent moins bien. Elles sont aussi parfois moins esthétiques que les gouttières en zinc, en aluminium ou en cuivre.
- Le coloris et l’aspect : pour les gouttières apparentes en bordure de toit plat, on choisit le plus souvent un coloris se fondant dans la façade lisse ou la bordure de toit, afin d’intégrer visuellement la gouttière à la construction. Selon les matériaux, le coloris peut être fixe et/ou changeant (le cuivre se patine et verdit) : pour le PVC et surtout l’aluminium, de nombreuses teintes sont disponibles.
Bon à savoir : les normes applicables en matière de recueil et de collecte des eaux pluviales sont décrites dans le DTU 40.5 et le DTU 60.11, qui précisent notamment que la longueur maximum des chéneaux et des gouttières est de 12 mètres sans dispositif de dilatation.
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La pose d’une gouttière pour toit plat
Installation
Lorsqu’il s’agit d’une gouttière intégrée, la pose a dû être effectuée en même temps que la construction par le couvreur, le maçon ou l’étancheur dans un retrait de maçonnerie ou avec la confection d’un chéneau ; mais pour les gouttières rapportées, on peut envisager de les mettre en œuvre soi-même ou de faire appel à un professionnel de la pose de gouttières.
La mise en œuvre par un particulier nécessite de l’espace et de l’outillage car l'installation de gouttières réclame mesures, découpes et assemblages avant la fixation solide : tracé en respectant la pente d’écoulement, insertion de joints de dilatation, raccordement et fixation par scellement des crochets et supports. Des professionnels sont plus à même de poser des gouttières rapidement et durablement, avec une obligation de résultat et des garanties que la pose par un particulier ne permet pas.
Bon à savoir : il existe de plus en plus de poseurs de gouttières qui façonnent sur place des gouttières sur mesure dans un camion-atelier, afin de confectionner toutes les évacuations d’eau de pluie d’une maison en un temps record.
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Coût
Selon que l’on a choisi d’intégrer sa gouttière dans un chéneau ou de la rapporter ensuite à la construction édifiée, le prix varie bien évidemment. Le surcoût de la réalisation d’un chéneau sur un toit plat est minime dans le coût total de la construction, mais les descentes d’eau représentent un budget, d’autant plus si elles sont en matériau noble comme le cuivre (20 €/ml environ) ou l’aluminium coloré (10 €/ml environ).
Une gouttière rapportée pour toit plat se vend à moins de 10 €/ml (généralement en 4 m de longueur) en zinc et en PVC de développement courant (25 à 33), alors que la gouttière carrée en cuivre de même développement (33) s’achète autour de 30 €/ml.
Bon à savoir : lors de la pose d’une gouttière, pensez à faire installer au même moment un stop-feuilles qui limitera les risques de colmatage mais aussi de corrosion dus à la stagnation de feuilles mortes, algues, lichens, aiguilles de pin. C’est une opération facile lors de la pose, qui se complique une fois la gouttière installée et les échafaudages retirés.
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